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RÉSISTANCE
DES BACTÉRIES
AUX ANTIBIOTIQUES

Les infections à bactéries résistantes aux antibiotiques provoquent déjà aujourd’hui
33 000 décès annuels en Europe. Demain, certaines infections deviendront incurables

SI NOUS N’AGISSONS PAS MAINTENANT.

Donnez aux chercheurs de l’Institut Pasteur les moyens
d’accélérer la mise au point de traitements alternatifs

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CE QUI AGGRAVE
L’ANTIBIORÉSISTANCE

MAUVAISE UTILISATION
DES ANTIBIOTIQUES
CHEZ L’HOMME
UTILISATION MASSIVE
D’ANTIBIOTIQUES
DANS L’ÉLEVAGE
NON RESPECT DES RÈGLES
D’HYGIENE DE BASE
PROPAGATION DE BACTÉRIES
AYANT ÉVOLUÉ ET DÉVELOPPÉ
DES MÉCANISMES DE DÉFENSE
QUI LES ONT
RENDUES
RÉSISTANTES AUX
TRAITEMENTS ACTUELS

POUR FAIRE FACE À LA MENACE IMMINENTE D’UNE GRAVE CRISE SANITAIRE,
L’INSTITUT PASTEUR MOBILISE SES ÉQUIPES

DÉVELOPPER
DES ANTIBIOTIQUES
« INTELLIGENTS »

Les antibiotiques ont le défaut de s’attaquer sans distinction aux bonnes et aux mauvaises bactéries. On sait notamment qu’ils détruisent en partie les bactéries de notre microbiote alors que ces dernières sont essentielles au bon fonctionnement de notre organisme.

Les recherches de David Bikard ont mené à l’élaboration d’outils antibactériens - les « éligobiotiques » - permettant de cibler uniquement les bactéries néfastes. Ce chercheur est aussi directeur scientifique d’une start-up incubée à l’Institut Pasteur, qui travaille à développer des « éligobiotiques » à des fins thérapeutiques.

«C’est la première fois qu’on peut éliminer des bactéries de façon aussi ciblée. Les éligobiotiques ne sont pas destinés à supplanter les antibiotiques mais ils peuvent s’avérer très utiles chez les personnes infectées par des bactéries multirésistantes aux traitements.»

David Bikard,

responsable du groupe Biologie de synthèse
à l’Institut Pasteur.
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C’est la première fois qu’on peut éliminer des bactéries de façon aussi ciblée. Les éligobiotiques ne sont pas destinés à supplanter les antibiotiques mais ils peuvent s’avérer très utiles chez les personnes infectées par des bactéries multirésistantes aux traitements.»

David Bikard,

responsable du groupe Biologie de synthèse
à l’Institut Pasteur.

UTILISER LES ENNEMIS
NATURELS DES
BACTÉRIES

Dès le début du XXe siècle, un chercheur de l’Institut Pasteur avait découvert que l’on pouvait attaquer et détruire les bactéries en utilisant leurs ennemis naturels, des « virus de bactéries » appelés bactériophages. C’est le principe de la « phagothérapie », qui a rapidement été délaissée au profit des antibiotiques.

Le groupe de Laurent Debarbieux a démontré l’efficacité de bactériophages pour traiter des infections pulmonaires provoquées par des bactéries résistantes aux antibiotiques.

«Nous avons montré que les bactériophages et le système immunitaire agissent ensemble pour contrer les infections bactériennes. Cette étape est décisive dans la compréhension de l’efficacité de tels traitements et nous rapproche de la mise en place d’essais cliniques.»

Laurent Debarbieux,

responsable du groupe Interactions bactériophages
bactéries chez l’animal à l’Institut Pasteur.
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Nous avons montré que les bactériophages et le système immunitaire agissent ensemble pour contrer les infections bactériennes. Cette étape est décisive dans la compréhension de l’efficacité de tels traitements et nous rapproche de la mise en place d’essais cliniques.»

Laurent Debarbieux,

responsable du groupe Interactions bactériophages
bactéries chez l’animal à l’Institut Pasteur.

PRÉVENIR LES INFECTIONS
NOSOCOMIALES

Sur les tissus, les cathéters ou les prothèses, les bactéries peuvent former des biofilms : elles s’agrègent sur les surfaces et sécrètent une gangue de protection, résistant ainsi à l’action des antibiotiques. La médecine est aujourd’hui démunie face à ces communautés bactériennes et la lutte contre les biofilms, impliqués dans 60 % des infections nosocomiales (infections acquises à l'hôpital), est devenue un enjeu de taille pour la recherche biomédicale.

L’équipe de Jean-Marc Ghigo a mis au point un traitement local permettant de supprimer les biofilms, en particulier sur les cathéters sous-cutanés (chambres implantables) utilisés pour la chimiothérapie des cancers.

«Nous avons démontré en laboratoire l’efficacité de ce traitement local. Nous sommes à l’initiative d’une étude clinique en cours dans 3 centres hospitaliers pour évaluer son action sur des cathéters de longue durée utilisés chez des patients.»

Jean-Marc Ghigo,

responsable de l’unité Génétique des biofilms
à l’Institut Pasteur.
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Nous avons démontré en laboratoire l’efficacité de ce traitement local. Nous sommes à l’initiative d’une étude clinique en cours dans 3 centres hospitaliers pour évaluer son action sur des cathéters de longue durée utilisés chez des patients.»

Jean-Marc Ghigo,

responsable de l’unité Génétique des biofilms
à l’Institut Pasteur.

LUTTER CONTRE UNE
BACTÉRIE CANCÉRIGÈNE

Helicobacter pylori - une bactérie qui infecte la moitié de la population mondiale - est responsable des ulcères gastriques et de la majorité des cas de cancer de l’estomac, à l’origine de 800 000 décès annuels dans le monde. Cette bactérie, la seule capable de vivre dans le milieu acide de l’estomac, peut être éliminée chez les patients par un traitement antibiotique, dont l’efficacité est aujourd’hui mise à mal par l’antibiorésistance croissante de la bactérie.

Spécialisée dans l’étude de Helicobacter, l’équipe de Hilde De Reuse, entre autres axes de recherche, vise à trouver des solutions qui permettraient de lutter contre ce phénomène.

«Nous évaluons actuellement l’impact d’inhibiteurs de la croissance de Helicobacter, et nous étudions également le mode d’action d’une nouvelle thérapie qui consiste à coupler un métal - le bismuth - au traitement antibiotique classique, une combinaison active contre certaines souches antibiorésistantes.»

Hilde De Reuse,

responsable de l’unité de Pathogenèse
de Helicobacter à l’Institut Pasteur.
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Nous évaluons actuellement l’impact d’inhibiteurs de la croissance de Helicobacter, et nous étudions également le mode d’action d’une nouvelle thérapie qui consiste à coupler un métal - le bismuth - au traitement antibiotique classique, une combinaison active contre certaines souches antibiorésistantes.»

Hilde De Reuse,

responsable de l’unité de Pathogenèse
de Helicobacter à l’Institut Pasteur.
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